Lettre d’une enfant hypersensible émotionnelle à ses parents

Elsa Chamant, 10 janvier 2022

BLACK FRIDAY !
40 % de remise sur le programme No Stress

Le kit complet pour apprendre à gérer et évacuer son stress, et retrouver un quotidien serein

Des surprises t'attendent en bas de l'article !

Aujourd’hui, je vais rédiger un article un peu spécial, qui est destiné aux parents qui se demandent comment aider un enfant hypersensible. Et plus particulièrement un hypersensible émotionnel.

L’étant moi-même, je connais les problématiques qu’un enfant hypersensible peut vivre, sans avoir les mots pour bien l’expliquer ou même le comprendre.

Je vais rédiger cet article sous forme d’une lettre d’une enfant hypersensible à ses parents, leur expliquant ce qu’elle vit, ce qu’elle traverse, ce qu’elle ressent !

C’est parti :

« Papa et maman,

J’aimerais vous dire tellement de choses sur moi, sur ce que je ressens, sur ce que j’endure…

Mais je ne peux pas.

Car premièrement, je ne sais pas que je suis différente.

Et deuxièmement, je n’ai que 10 ans… ça me passe largement au-dessus tout ça !

Comme tous les enfants de mon âge, je préfère aller jouer et m’amuser.

Même si je ne sais pas qu’il y a des mots bien définis pour exprimer un de mes traits de personnalité – je suis une enfant hypersensible -, ça ne veut pas dire que mon quotidien en est plus facile.

J’avoue que le plus dur à gérer sont mes émotions.

Pourtant, j’ai bien appris comme vous me l’avez dit :

« Les émotions sont pour les faibles. »

« Pleurer c’est pour les bébés. »

« Ne te mets pas en colère ! »

« Arrête de rire, ce n’est pas drôle »

Je vous ai écoutés, j’ai tout bien fait :

J’ai avalé ma colère du mieux que je pouvais.

J’ai limité mes larmes au maximum.

Je savais que je faisais tout bien car vous me répétiez :

« C’est bien, tu es gentille »

« Tu es sage, tu seras récompensée »

« Tu n’as pas pleuré, tu auras droit à un bonbon »

J’étais contente car j’avais l’impression que tout le monde était content de moi !

Par contre, il y a quelque chose que je ne comprends pas…

Pourquoi ça me fait mal à l’intérieur quand je me force à ne pas pleurer ?

Pourquoi j’ai l’impression que mon cœur se déchire quand je suis en colère mais que je ne peux pas le montrer ?

Je ne comprends pas… ça me fait mal papa et maman, vraiment mal.

Le plus bizarre, c’est qu’après avoir refoulé mon émotion, je me sens encore plus mal.

Ça s’appelle la frustration je crois !

Je suis frustrée de ne pas pouvoir exprimer ce que je ressens.

Heureusement, vous êtes là pour me remonter le moral en me distrayant avec une récompense !

C’est vrai que ça m’aide à oublier ma colère ou ma tristesse sur le moment.

Mais je me suis rendue compte de deux choses :

– La fois d’après où je me mets en colère, c’est encore plus fort qu’avant. J’ai de plus en plus de mal à refouler, à ne rien dire. Et ça me fait très mal à la gorge (littéralement).

– Et maintenant, dès que j’ai une émotion qui surgit j’ai le réflexe de chercher une récompense, un réconfort pour me faire du bien (dans mon cas, c’est la nourriture).

En fait, ce qui est compliqué, c’est que plus je fais ce que vous me dites, et moins j’y arrive, et plus ça me fait mal à l’intérieur.

La colère devient une véritable tempête, et la tristesse un ouragan dévastateur.

En tout cas, c’est comme ça que je le ressens à l’intérieur de moi !

J’avoue qu’il y a des phrases que j’ai vraiment du mal à entendre, comme :

« Tu pleures pour ça seulement ? »

« Tu n’as pas à te mettre en colère pour ça »

« Il n’y a aucune raison pour être triste là »

C’est dur à entendre parce que je ne fais pas exprès, moi, de les avoir ces émotions.

Si j’avais le choix, bien-sûr que j’aurais voulu être aussi forte et solide que vous le souhaitez.

Bien-sûr que j’aurais préféré être forte comme maman et savoir me contrôler comme papa !

J’aurais tout fait pour vous contenter.

Enfin… j’ai tout fait pour vous contenter.

J’ai même essayé de ne pas être ce que je suis pour être ce que vous attendiez de moi !

Mais c’est bizarre parce qu’une partie de moi voulait toujours faire comme vous demandez, et une autre était très attristée de ne pas être acceptée comme je suis.

Parce que oui, à chaque fois que vous me dites de ne pas montrer mes émotions, je le prenais comme : « Tu n’as pas le droit de ressentir ça, tu n’as pas le droit d’être comme tu es, change ».

Je sais que c’est très exagéré par rapport à ce que vous me dites réellement, mais je ne suis qu’une enfant…

C’est comme ça que je le prends et le comprends.

Je ne sais pas bien gérer les refus, les conflits, les désaccords.

Je prends tout ça comme du mépris envers moi.

Et comme je vis les émotions plus intensément que la moyenne, je vous assure que ça n’a pas été une partie de plaisir de ne pas se sentir acceptée.

Alors pour aider une enfant hypersensible comme moi, il ne faut plus dire ces phrases, ok ?

Bien-sûr, les moments et émotions heureuses sont là et elles font du bien !

Je les vis à 10 000 % !

Et elles sont là pour me rappeler que je suis aimée.

Enfin, c’est ce que vous me dites (quand vous le dites).

Mais alors, pourquoi est-ce que vous m’empêchez d’être comme je suis ?

Pourquoi vous ne me laissez pas pleurer quand j’en ai envie ?

Et si je me mets en colère, pourquoi vous me réprimandez ?

Pourquoi vous dites que je n’ai pas le droit d’être comme ça parce que ça déplait aux gens ?

Vous m’avez dit que l’éducation que vous me donnez est celle que vous estimez être la meilleure.

Mais la meilleure pour qui ?

Moi ?

Ou plutôt vous ?

En fait, je sais bien qu’il faut donner une éducation aux enfants. Le rôle des parents est de les accompagner jusqu’à l’âge adulte.

Et comme les enfants ne savent pas grand-chose, il faut leur apprendre.

Mais ça ne veut pas dire que je ne sais rien !

Je connais mes limites et c’est pour ça que je me mets en colère. C’est facile à savoir, vu que je le ressens.

Je sais ce qui est dur pour moi à vivre ou à laisser partir grâce à ma tristesse.

D’ailleurs, je le sais mieux que vous, vu que c’est moi qui le vis.

Mais bon, apparemment les enfants n’ont pas le droit de savoir mieux que les adultes.

Je trouve ça injuste.

Parce qu’encore une fois, je ne fais pas exprès d’être ce que je suis.

Ce que vous appelez « caprices » ou « réaction exagéré » n’était que l’expression de mon hypersensibilité

Pour moi, ce n’est pas exagéré.

C’est l’émotion que je vous montre telle que je la ressens.

Enfin que je vous montrais parce que j’ai appris à ne plus le faire comme je disais.

Alors peut-être que vous vous demandez ce que j’aurais aimé avoir à la place pour m’aider en tant qu’enfant hypersensible et pour que je me sente plus acceptée et comprise ?

Ce n’est pas très compliqué en soi.

Comme tous les enfants, je demandais :

– L’écoute

– Un effort de compréhension de ce que je vivais

– L’acceptation de ce que je suis

– Et beaucoup d’amour évidemment (mais ça j’en ai eu, je m’en suis rendue compte après en grandissant).

Qu’est-ce que ça implique concrètement ?

Je vais vous expliquer !

Pour l’écoute :

– Ben écouter tout ce que j’ai à dire sur mon problème, sur l’émotion que je ressens.

– Ne pas me couper pour me dire que c’est n’importe quoi, ou que j’ai eu tort de ressentir ça.

– Ne pas juger mes drames d’enfant qui peuvent vous paraitre ridicules en tant qu’adulte : s’il vous plait, mettez-vous à ma place ! Moi je n’ai pas vécu grand-chose, tout me parait encore plutôt dramatique.

Pour la compréhension :

– Une fois que j’ai fini d’expliquer mon mal-être, essayer de vous mettre à ma place. Essayer de comprendre ce que je vis du haut de mes 10 ans.

– Me poser des questions si vous n’avez pas vraiment compris certaines choses, ou pour préciser la problématique.

– Ne pas me condamner tout de suite parce que je vous agace. Je ne cherche pas à vous embêter moi. Je cherche à aller mieux, à faire passer mes émotions intenses, et j’ai plus besoin de votre réconfort que de vos leçons de vie.

– Et bien-sûr, de façon bienveillante, m’expliquer ce que je dois comprendre de ma situation/problématique pour que cela se passe mieux la prochaine fois.

Pour l’acceptation :

– Eh bien, juste accepter que je sois différente de vous. Que je n’aime pas forcément les mêmes choses, que je fonctionne différemment, et que j’ai le droit d’être ce que je suis.

– Ne pas essayer de me changer, de m’empêcher de vivre mes émotions, ou de me formater considérablement.

Si ce n’est pas assez clair pour vous, voici des idées de remplacement de certaines phrases,

Pour que vous puissiez aider une enfant hypersensible émotionnelle comme moi :

Au lieu de : « Ne pleure pas pour ça »

Voici ce qu’il faut dire pour aider un enfant hypersensible : « Je vois que cela te touche beaucoup, raconte-moi ce qui te rend triste »

Au lieu de : « Tu ne dois pas être en colère »

Dire : « Je vois bien que tu es en colère. Explique-moi ce qui ne va pas. »

Ou bien : « Je vois bien que tu es en colère. Ce n’est pas un bon moment pour en parler, on en parlera une fois rentrés à la maison. En attendant, tu peux te concentrer sur tes sensations pour faire passer l’émotion »

Au lieu de : « Ce sont les bébés qui pleurent »

Dire : « C’est normal de pleurer, papa et maman pleurent aussi de temps en temps »

Au lieu de : « Ne rigole pas, ce n’est pas drôle »

Dire : « Je vois que ça te fait rire, mais [expliquer avec bienveillance pourquoi ce n’est pas censé être drôle] »

En tout cas, papa et maman, je sais que vous faites de votre mieux (enfin non, j’ai 10 ans, je ne le sais pas, mais je l’apprendrais plus tard).

Je sais que vous m’aimez très fort, et que vous me donnez ce que vous avez reçu.

Un jour je serai adulte et je m’en rendrai compte.

Je vais aussi découvrir petit à petit comment je fonctionne, j’apprendrais à mettre des mots sur qui je suis.

Je me rendrai aussi compte de tous les dégâts que le refoulement de mes émotions a causés.

Je vais devoir réparer un peu tout ça !

Et c’est justement votre amour qui me donnera la force et qui me permettra d’avoir le courage de vous dire qui je suis vraiment, ce que j’ai vécu, et de l’assumer !

En tout cas, j’espère que cette lettre vous aura permis de comprendre comment aider un enfant hypersensible, comme moi.

Avec tout mon amour.

Votre enfant hypersensible »

Crédit photo : Canva

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Photo Elsa Chamant

Salut !

Moi c’est Elsa !

Je suis là pour t’aider à retrouver la sérénité intérieure en t’apprenant à gérer ton stress et tes émotions. Le but ultime : que tu deviennes  pleinement toi-même, libre et heureuse !

tu veux prendre
confiance en toi ?

Challenge-toi et développe ta confiance. Comment ? En apprenant à te connaitre !

Des articles qui peuvent t'intéresser

Inscris-toi à la newsletter !

A ne pas louper !

30 questions pour apprendre à se connaître

HEY !

Inscris-toi au challenge gratuitement !

Et si enfin tu te connaissais tellement bien que tu gagnes en confiance, que tu saches t’imposer et affirmer ce que tu aimes et ce que tu veux avec n’importe qui  sans que tu te sentes blessée ou coupable ?

cadeau !

4 clefs pour te détacher du regard des autres

Si tu souhaites te détacher du regard des autres, il y a 4 clefs à savoir, comprendre et travailler. 

Télécharge gratuitement ce guide qui te donnera plus que des conseils : un bilan à faire et des exercices pour t’aider à ne plus subir la pression du jugement des autres !