Suis-je vraiment moi-même ?
Je suis persuadée que la plupart d’entre vous ne comprend pas vraiment cette étape.
Certains doivent se dire que c’est facile de savoir si on est soi-même ou pas… et pourtant !
Je pourrai mettre ma main à couper que la majorité d’entre vous ne sait pas qu’il n’est pas lui-même !
« Quoi Elsa ? Mais comment tu peux dire ça ? C’est honteux franchement, blablabla »
Oui ! Je maintiens ce que j’ai dit !
La plupart des gens ne se rend pas compte qu’ils ne sont pas eux-mêmes dans leur vie.
Je vais vous expliquer pourquoi dans un premier temps, et je vais vous expliquer comment prendre conscience du problème dans un second temps.
(Haha, j’ai l’impression d’écrire une dissertation)
« SUIS-JE VRAIMENT MOI-MÊME ? » AU DÉBUT, ON NE SE POSE MÊME PAS LA QUESTION
ON EST FORMATÉE DEPUIS TOUTE PETITE
En fait, au début on ne se demande pas : « Suis-je vraiment moi-même ? »
Car avant toute chose, pour pouvoir traiter un problème, il faut déjà savoir qu’on en a un.
Et pour savoir qu’on en a un il faut un déclencheur : un mal être, une souffrance, un truc qui dérange ou qui ne va pas.
Mais des fois, ce n’est pas suffisant !
Bien des gens ne se rendent pas compte de leur mal-être pour une raison :
L’habitude !
Eh oui ! Depuis notre plus jeune âge, on nous apprend, on nous éduque, on nous construit, on nous formate.
Tout cela crée des habitudes et des croyances tenaces.
L’éducation de nos parents est le premier formatage que l’on découvre.
L’école est le deuxième.
La société et ses règles le troisième.
Et si vous y réfléchissez deux minutes, il y a en fait autant de formatages possibles que d’activités, de sport, de loisirs, de religions, de famille, de personne, etc.
ON SUIT LES RÈGLES DES AUTRES
De manière générale, pour pouvoir vivre les uns avec les autres, il faut suivre des règles. Donc il faut que quelqu’un nous apprenne ses règles, pour pouvoir les respecter et s’y conformer.
D’ailleurs dans le dictionnaire, la définition de « conformer » est « Rendre conforme, semblable ».
Lorsque vous naissez dans une famille, vos parents vont vous former, vous conformer à suivre les règles de famille qu’ils auront établies pour que tous les membres de cette famille puissent vivre ensemble.
Autre exemple :
Lorsque vous allez à l’école, les professeurs vous forment à l’éducation nationale avec ses principes, son programme, ses matières, etc., pour que vous puissiez vous insérer dans le marché du travail et avoir un métier, gagner votre vie, toutçatoutça.
Je ne sais pas si vous avez tilté, mais je suis bien en train de vous dire que depuis petit·e, d’autres personnes vous apprennent à suivre des règles pour que vous soyez conformes aux autres.
Je marque une petite pause pour que vous assimiliez bien ce que vous venez de lire.
OUI ! Mesdames, messieurs !
On ne se rend même pas compte qu’on est mis dans des moules à chaque instant de notre vie pour être « un peu plus comme si » ou « un peu moins comme ça ».
On ne s’en rend pas compte parce que on nous apprend que c’est normal d’écouter les grands ! Et c’est VRAI !
C’EST PARFAITEMENT NORMAL DE SUIVRE LES RÈGLES DES AUTRES AU DÉBUT
Laisser un enfant faire ce qu’il veut sous prétexte qu’il doit être lui-même n’a AUCUN sens !
Et laissez-moi vous le prouver :
Un enfant qui vient de naitre est comme une page blanche. Il ne sait rien, ni rien faire.
Il faut donc qu’il apprenne pour se construire !
Mais dites-moi, quand vous apprenez quelque chose, vous inventer tout vous-même ? Ou vous avez besoin d’une leçon ? D’un guide ? D’un professeur ?
Il est impossible d’apprendre s’il n’y a pas d’exemple !
Un enfant ne peut donc que copier les exemples qu’il a pour pouvoir apprendre et ainsi se construire !
Cette démarche est instinctive, innée.
Vous vous êtes sûrement déjà émerveillé devant un enfant en disant : « oooh ! Regarde il fait comme son papa ».
« Ouais ok Elsa, mais où veux-tu en venir ? »
Tout ça pour vous dire que, depuis le début on est formaté, conformé, et c’est parfaitement NORMAL pour nous vu qu’on ne peut pas faire autrement que d’apprendre des exemples du monde extérieur.
Ce formatage nous construit au fur et à mesure. Nous commençons à avoir des habitudes, une manière de penser et de vivre, des convictions, des principes, des valeurs, etc.
En fait, au début, on se construit à travers les autres.
En résumé :
On ne peut pas se poser la question d’être soi-même tant qu’on a besoin de se construire et d’apprendre les règles de famille, de société, etc., car on ne sait pas faire autrement que de copier les exemples pour commencer à remplir notre page blanche.
Jusqu’au jour où…
UN JOUR JE ME RENDS COMPTE QUE CERTAINES CHOSES VONT MAL ET QUE JE NE SUIS PAS VRAIMENT MOI-MÊME
Un jour, vous êtes assez grand pour savoir enfin ce qui est « bien et mal », pour jauger l’importance et l’impact de vos actes et juger si cela vous convient ou pas.
A noter qu’il n’y a pas d’âge pour passer cette étape !
Certains la passent très jeunes, d’autres au contraire plus vieux, d’autres jamais, et d’autres encore crois l’avoir passée mais ne réalisent pas qu’ils sont dans le déni…
IL FAUT UN DÉCLENCHEUR POUR PRENDRE CONSCIENCE DES CHOSES
C’est donc à cette partie là de la vie, qu’on pourrait vraiment se rendre compte si on est vraiment en accord avec tout ce qu’on nous a appris.
Mais alors, comment ça se fait que les gens ne le font pas automatiquement ?
Je le disais tout à l’heure : les gens sont habitués à être formatés et à penser et vivre à travers ce qu’on leur a appris depuis tout petit.
Quand on est habitué à faire quelque chose depuis longtemps, on ne se pose pas de question ! On ne se demande pas si ça nous va ou pas vu qu’on le fait systématiquement par habitude.
Donc, si on veut se rendre compte qu’on n’est pas soi-même, il faut quelque chose qui nous fasse sortir de ces habitudes… il faut un déclencheur ! Il faut un truc qui percute !
Et qu’est ce qui percute le plus dans la vie ?
La souffrance.
Vous n’allez vraiment vous rendre compte que vous n’êtes pas réellement vous-même à partir du moment où quelque chose n’ira pas dans votre vie. Et je ne parle pas des petits problèmes du quotidien, je parle d’un vrai souci.
Le genre qui vous couple le souffle tellement vous êtes mal.
Qui vous pose un problème de conscience.
Le genre qui vous donne une énorme boule au ventre.
Et qui vous crée rapidement d’autre « sous-problèmes ».
EXEMPLE DE MA VIE
Pour ma part, c’est la vie de couple (et tout ce que ça implique : concessions, etc.) qui a été mon déclencheur. Je le dis dans mon article « Comment ce que j’ai vécu m’a amené à devenir moi-même ».
Ce qui a vraiment déclenché mon mal être, c’est le décalage énorme entre moi et Chéri.
Pour caricaturer, tout ce que je m’efforçais à faire pour qu’on soit bien ensemble ne lui plaisait pas.
Et vice versa.
JE ME SUIS ENFIN POSÉE LA BONNE QUESTION
J’ai fini par comprendre que lorsqu’on veut construire un couple, il faut prendre conscience que ce sont deux personnes différentes qui sont actrices du couple.
Deux personnes avec, deux formatages différents et deux expériences de la vie différentes.
Le couple se construit sur la création d’un équilibre entre les deux personnes.
Pour schématiser :
Ce que je pensais (et que beaucoup de personnes pensent) du couple :
Alors qu’en fait ce qu’il faut faire c’est :
Moi j’étais encore dans la croyance du premier schéma, tandis que Chéri avait déjà passé un cap et était déjà dans le deuxième.
Je me rappellerai toute ma vie de cette conversation – enfin plutôt dispute – que j’ai eue avec lui, où il m’a dit :
« Quand est-ce que tu vas enfin t’occuper de toi-même et arrêter de compter sur moi pour le faire ? »
Cette phrase a été un terrible choc.
Je ne me rendais pas compte que j’étais dépendante de Chéri.
Que je ne savais même pas m’occuper seule de moi-même.
Je ne me rendais pas compte que je ne savais pas qui j’étais réellement
Je me suis ENFIN posée la question : suis-je vraiment moi-même en fin de compte ?
Et quand tu te poses cette question pour la première fois, c’est le vide total dans ton esprit. Un trou noir. La connaissance zéro.
Tu ne sais pas répondre. Normal, tu ne t’étais jamais posé la question !
COMMENT FAIRE POUR SE RENDRE COMPTE QUE JE NE SUIS PAS VRAIMENT MOI-MÊME
Je vais être sympa, je vais vous donner les réflexions qui vous permettront de réaliser si vous êtes vraiment vous-mêmes ou non sans avoir à passer systématiquement par une souffrance.
Non ne me remerciez-pas, c’est avec plaisir ! 🙂
ÊTRE SOI-MÊME OU PAS : LES INDICATEURS
J’ai établi un petit test pour avoir une première idée sur la question d’être soi-même ou pas.
Vous avez deux colonnes « Ne pas être soi-même » et « Être soi-même », qui exposent tout ce qu’il peut se passer dans notre corps, notre esprit, notre vie lorsqu’on est soi-même ou pas.
C’est un exercice simple et rapide à faire, qui permet d’avoir un bilan visuel très utile pour mieux prendre conscience des choses.
Petite anecdote : J’ai une amie qui a fait ce fameux test.
Elle m’a raconté qu’elle avait entouré le ¾ de ce qu’il y avait dans « Ne pas être soi-même ». Elle a halluciné en regardant le résultat car jamais elle n’aurait pensé que c’était « à ce point-là ».
Le côté visuel du test l’a aidé à prendre conscience de sa situation et elle a décidé de prendre les choses en main.
Je ne vais pas plus détailler ce test ici car ça rajouterait pas mal de longueur à cet article qui est déjà bien long, haha.
Par contre, je vais refaire la liste des indicateurs qui me paraissent pertinents à surveiller pour se rendre compte qu’on n’est pas soi-même :
Si vous vous retrouvez dans plusieurs de ces phrases, vous pouvez commencer à vous poser des questions !
Mais lesquelles ?
DES QUESTIONS À SE POSER POUR SAVOIR SI JE SUIS VRAIMENT MOI-MÊME OU PAS
Une question fondamentale à se poser :
Si la réponse est non, alors vous n’êtes pas 100% vous-même.
Bon, ok ok, c’est un peu rude d’entrée de jeu, je vous l’accorde !
Essayons quelque chose d’un peu plus soft :
Lorsque vous demandez conseil à quelqu’un de confiance, changez-vous systématiquement d’avis si la personne n’est pas d’accord ?
Avez-vous déjà mis en place certaines choses dans votre vie qui n’a rien à voir ou qui sont en contradiction avec votre éducation ?
Si oui, assumez-vous ces choses face aux autres ou les gardez-vous uniquement dans votre intimité ?
Mon point de vue :
Demander des conseils à quelqu’un ou chercher une approbation n’est pas suffisant pour dire que l’on n’est pas soi-même, car même en étant soi, on peut toujours avoir des doutes ou des connaissances insuffisantes qui nécessitent des conseils.
Par contre, si vous changez systématiquement d’avis lorsque la personne en face n’est pas d’accord avec vous ou vos arguments, vous pouvez vous posez la question suivante :
Est-ce moi-même qui ait réellement cet avis ou est-ce l’avis de l’autre que je calque sur moi ?
Si vous changez systématiquement d’avis suivant la réponse de l’autre, c’est que vous n’avez sûrement pas encore passé l’étape de faire le tri dans tout ce que vous avez appris.
Vous êtes sûrement encore dans le schéma de l’éducation de vos parents, de vos professeurs, de votre entourage en général, qui choisissaient et pensaient tout pour vous.
Cela rejoint la seconde question : si vous n’avez jamais (ou très peu) mis en place vos propres règles ou votre propre éducation, vous êtes sûrement restés dans les habitudes/croyances/principes que vous avez appris, au dépend de ce que vous voulez ou ce que vous êtes vraiment.
Et si jamais vous avez mis en place certaines choses dans votre intimité, mais que vous ne les assumez pas devant les autres, peut-on vraiment dire que vous êtes vous-mêmes en toute circonstance ?
Je pense que vous connaissez la réponse…
LA PROCHAINE ÉTAPE POUR ÊTRE SOI-MÊME ?
Alors ? Vous posez-vous la question « Suis-je vraiment moi-même ? »
Si vous avez pris conscience que vous n’êtes pas vraiment vous-même grâce à cet article, ou si vous commencer à avoir un doute ou à vous poser des questions, c’est déjà un énorme pas que vous avez fait ! 😀
Mais la démarche ne s’arrête pas là.
Et avant même de devenir soi-même, il faut déjà réussir à mettre des mots sur « qui on est », comprendre pourquoi on est ce qu’on est, et enfin l’accepter.
La prochaine étape à franchir est donc la suivante :
Étape 2 – Comprendre et accepter son passé
Cet article fait partie de la pentalogie suivante :
- 1 : Savoir qu’on n’est pas soi-même
- 2 : Comprendre et accepter son passé
- 3 : Savoir qui on est vraiment
- 4 : S’assumer pleinement face aux autres
- 5 : S’accepter et s’aimer soi-même
Crédit photo : Mattia Ascenzo